Refuser le mariage précoce : voici comment Felda est retournée à l’école et est devenue une dirigeante
Edna se souvient du jour où elle est retournée à l’école après des vacances de mi-trimestre et a constaté que sa camarade de classe, Felda, n’était pas là. Elle a d’abord cru que Felda était restée à la maison parce qu’elle ne se sentait pas bien. Mais près d’un mois passa sans que Felda se présente à l’école. Edna et ses camarades de classe ont alors commencé à s’inquiéter.
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Les membres d’un club de filles organisé par Right To Play savaient qu’ils pouvaient demander de l’aide à leur enseignante s’ils s’inquiétaient du sort de l’une de leurs amies. Elles ont donc parlé avec leur enseignante, Crimilda, et ensemble, elles sont allées rencontrer la famille de Felda. La mère de Felda leur a alors dit que cette dernière avait quitté l’école pour se marier, et vivait maintenant chez son mari.
Le Mozambique est l’un des pays où le nombre de mariages d’enfants est le plus élevé au monde. Près de 48 % des filles de ce pays seront mariées avant d’avoir 18 ans, et 14 % d’entre elles seront mariées avant même d’avoir 15 ans. Lorsque les écoles ont été fermées et que les défis financiers se sont exacerbés en raison de la pandémie de COVID-19, un plus grand nombre de parents se sont mis à encourager leurs filles mineures à se marier. Lorsqu’une fille se marie, sa prise en charge et ses frais de subsistance n’incombent plus à ses parents, mais à son nouveau mari. Le club de filles joue un rôle important en informant les filles et les jeunes femmes de leur droit de refuser le mariage précoce, et en leur indiquant où elles peuvent obtenir de l’aide.
Crimilda a persuadé la mère de Felda que l’éducation pouvait offrir à sa fille de nouvelles possibilités auxquelles elle n’aurait pas accès si elle se mariait à un âge aussi précoce. Crimilda et les filles du club sont ensuite allées parler à la famille du mari de Felda, et l’ont ramenée chez elle pour qu’elle puisse poursuivre ses études.
Aujourd’hui, non seulement Felda est de retour sur les bancs d’école, mais elle est également l’une des dirigeantes du club de filles qui l’a aidée à reprendre ses études. Elle dirige des séances où elle explique à ses pairs l’importance de l’éducation, leur droit de refuser le mariage précoce, et la manière de résister à la pression de se marier trop jeunes. Comme le dit Felda : « J’apprends à mes camarades qu’on ne peut pas arrêter d’étudier pour se marier. On doit étudier pour assurer notre avenir. »
Le club des filles dont Edna, Felda, et leurs camarades de classe font partie a été mis sur pied dans le cadre du programme GREAT pour une éducation et une transformation adaptées au genre. La mise en œuvre de ce programme a été rendue possible grâce au soutien financier du gouvernement du Canada offert par l’entremise d’Affaires mondiales Canada. Implanté au Ghana, au Rwanda et au Mozambique depuis 2018, le programme GREAT met à profit les approches d’apprentissage basées sur le jeu élaborées par Right To Play afin d’éliminer les obstacles à l’éducation, particulièrement dans le cas des filles, et à renforcer les capacités en matière d’enseignement pour améliorer les résultats d’apprentissage des élèves.